Alexandra Löwy est tombée de son cheval en pratiquant la voltige et s’est brisé plusieurs vertèbres. Par chance, ses collègues ont bien réagi. La sportive de 23 ans revient sur cet accident.
« J’aurais dû sauter du cheval en effectuant un salto arrière. Une figure que j’ai déjà réalisée des milliers de fois. Mais cette fois-là, j’ai glissé. Je n’avais plus assez de temps pour exécuter la rotation du salto. Je suis tombée de plein fouet sur le dos et je suis restée inerte sur le sol. L’accident a eu lieu durant la répétition générale du premier tournoi de voltige en groupe de la saison 2017. La voltige est une discipline qui consiste à réaliser des acrobaties sur un cheval au galop. Mon entraîneuse et quelques camarades de mon équipe de voltige se sont dépêchées de me venir en aide. L’entraîneuse a immédiatement appelé le numéro d’urgence. Pendant ce temps-là, une camarade essayait de me faire retrouver mes esprits en me donnant de petites claques. Elles ont bien réagi malgré l’affolement. Puis d’un coup, je ne sais pas comment, je me suis tournée moimême en position latérale de sécurité. Mes camarades en ont été très étonnées. Et elles se sont réjouies. Elles n’ont pas osé bouger mon corps. Elles ne savaient pas si j’étais gravement blessée. Peu de temps après, l’ambulance est arrivée. A partir de ce moment-là, tout est allé très vite. Minerve, civière, hélicoptère, direction les urgences. Le diagnostic : double fracture vertébrale.
J’ai eu de la chance dans mon malheur. Les médecins m’ont dit que mes muscles bien entraînés avaient permis d’éviter le pire. Aujourd’hui, je peux à nouveau bouger normalement. Je suis juste un peu fatiguée quand je reste trop longtemps assise ou couchée dans une certaine position. Je ne me souviens quasiment pas de l’accident. On m’a raconté une grande partie de ce qui s’est passé. Mon équipe et moi avons souvent abordé le sujet par la suite. Cela a été un choc pour tout le monde. Il n’y avait jamais eu un tel accident dans notre club. Les discussions ont été bénéfiques. Elles nous ont encore plus soudés. Trois semaines après l’accident, j’étais à nouveau auprès des chevaux et j’assistais aux entraînements. Je n’y participais pas, mais j’étais assise en tribune pour soutenir mon équipe. Au bout de trois mois, je remontais sur un cheval pour la première fois. C’était très important pour moi. Je voulais à nouveau faire de la voltige après ma pause forcée. Le cheval n’y est pour rien dans ma chute. Je n’ai pas eu de chance, c’est tout.
En voltige, on n’a pas le droit d’avoir peur. Il faut du courage, du respect et de la concentration. Nous nous entraînons d’abord aux exercices particulièrement difficiles, comme les pirouettes ou les sauts acrobatiques, sur un cheval immobile en bois. Dès que l’on se sent à l’aise, on passe sur un vrai cheval. D’abord en restant sur place, puis en avançant au pas. Le cheval doit lui aussi s’habituer aux exercices. La voltige est une coopération entre l’animal et l’être humain. J’ai mis fin à ma carrière de voltigeuse équestre à l’automne 2019. L’accident n’en a pas été la raison principale. C’était simplement le bon moment pour arrêter. J’ai commencé ce sport à l’âge de sept ans. J’ai vécu beaucoup de moments incroyables et j’ai accompli beaucoup de choses. J’en suis très fi ère. J’ai gagné quatre fois le titre de championne suisse. Mais je n’ai pas arrêté complètement la voltige. Aujourd’hui, j’entraîne la relève, une mission qui me satisfait beaucoup. »