Anorexie : à quoi est-elle due et comment la traiter ?

L’anorexie est un trouble alimentaire. Elle apparaît le plus souvent lors de la puberté et affecte non seulement le comportement alimentaire, mais aussi l’image de soi et la perception de son propre corps. Mais en quoi consiste-t-elle exactement ? Les personnes atteintes n’arrivent pas à établir et maintenir une relation saine avec la nourriture. Elles ont peur de prendre du poids et ont une image faussée de leur propre corps : elles pensent être en surpoids alors que ce n’est pas le cas. Chez les enfants et les adolescents, encore en pleine croissance, l’anorexie peut avoir des conséquences à long terme sur le développement.

L’anorexie se manifeste par un ensemble de symptômes. Les signes possibles sont les suivants :

• perte de poids importante ou poids corporel très faible compte tenu de l’âge et de la taille,
• peur de prendre du poids ou de passer pour une personne en surpoids,
• perception faussée de son propre corps, insatisfaction constante vis-à-vis de sa morphologie et de son poids,
• menstruations irrégulières ou absence de menstruations.

Outre les symptômes physiques, il existe certains comportements typiques de l’anorexie, souvent liés à la peur de prendre du poids. Les personnes qui en souffrent…

• se pèsent particulièrement souvent,
• s’alimentent en secret ou mentent à propos de leur alimentation,
• évitent les activités sociales, surtout si elles sont associées à un repas,
• mangent très lentement, réduisent la nourriture en petits morceaux ou évitent les repas,
• font une fixation sur le sujet des calories et de l’alimentation,
• font trop de sport, y compris lorsqu’elles sont malades,
• évitent certains groupes d’aliments ou suivent des régimes extrêmes.

Vous pensez que votre enfant est anorexique ? Cherchez le dialogue, faites preuve d’empathie et offrez-lui votre soutien. Si besoin, des médecins ou des thérapeutes spécialistes de l’anorexie chez les adolescents et les enfants peuvent vous apporter leurs conseils et leur assistance professionnelle.

Quel IMC en cas d’anorexie ?

En cas d’anorexie, l’indice de masse corporelle (IMC) est égal ou inférieur à 17,5 kg/m². Une valeur égale ou inférieure à 14,5 kg/m² est synonyme de risque vital. Comme l’IMC dépend de l’âge, ces seuils spécifiques ne s’appliquent pas à l’anorexie chez les adolescents et les enfants. En principe, l’IMC ne constitue pas le seul critère de diagnostic de l’anorexie car il ne prend en compte que le poids, la taille et l’âge. Il ne permet pas de tirer de conclusions directes sur la composition corporelle, comme le pourcentage de muscles ou de graisse, et ne tient pas non plus compte des particularités morphologiques de chaque personne.

L’anorexie est un trouble complexe provoqué par plusieurs facteurs. Divers aspects psychologiques peuvent jouer un rôle, par exemple une attitude perfectionniste, un fort besoin de contrôle, une mauvaise estime de soi ou une incapacité à gérer ses émotions. Les personnes atteintes ont alors recours au contrôle de leur alimentation et de leur poids pour faire face au stress ou aux émotions négatives.

L’anorexie peut aussi trouver son origine dans des facteurs sociaux : son apparition est parfois favorisée par la pression à se conformer à certains idéaux de beauté auxquels les enfants et les adolescents sont particulièrement confrontés, par exemple sur les réseaux sociaux. Le cadre familial et les relations interpersonnelles peuvent également avoir une influence, tout comme les conflits, les attentes trop élevées ou l’absence de soutien émotionnel.

La génétique, l’environnement ou une certaine vulnérabilité psychologique accentuent aussi le risque d’anorexie. En outre, divers événements stressants peuvent constituer un facteur déclenchant, par exemple un changement d’école, la séparation des parents ou encore des incidents de harcèlement. De telles expériences entraînent souvent un sentiment d’impuissance et de désespoir, surtout chez les jeunes. En contrôlant leur alimentation et leur poids, les personnes atteintes tentent alors de retrouver leur équilibre émotionnel.

En cas d’anorexie, les chances de guérison augmentent si le diagnostic intervient suffisamment tôt et si un traitement psychothérapeutique est mis en place. La rapidité du processus de guérison dépend de la gravité de la maladie, de la durée des symptômes et du soutien apporté aux personnes concernées.

Le traitement de l’anorexie associe le plus souvent des soins médicaux à des conseils nutritionnels et à une psychothérapie.

Cette dernière prend généralement la forme d’une thérapie comportementale cognitive qui apprend aux personnes touchées à identifier leurs schémas de pensée néfastes et à les modifier. Des conseils en nutrition apportent un soutien aux personnes atteintes, ainsi qu’à leur famille, et visent à promouvoir un comportement alimentaire équilibré. Parfois, un traitement médical supplémentaire est nécessaire, notamment quand l’anorexie a entraîné des troubles physiques.

Les mesures concrètes pour faire face à l’anorexie peuvent inclure les points suivants :

• Un plan de renutrition peut faciliter la guérison de l’anorexie. Il doit être adapté aux besoins propres de la personne touchée et l’aide à planifier des repas réguliers et équilibrés.
• Les groupes d’entraide et de soutien permettent un échange parfois très précieux avec d’autres personnes atteintes. Ils sont source d’aide, de compréhension et de conseils pratiques de première main. Un ou une psychothérapeute accompagne les personnes participantes.
• Un journal intime où consigner ses pensées et ses sentiments procure une certaine structure aux personnes atteintes et leur permet de prendre conscience de leurs propres schémas et facteurs déclenchants.
• Les techniques de relaxation et de pleine conscience permettent aux personnes touchées de gérer leur stress et d’être plus en phase avec leur propre corps, par exemple grâce au yoga, à la méditation ou à la réduction du stress basée sur la pleine conscience.

L’anorexie peut entraîner diverses séquelles, y compris à long terme. Les plus courantes sont :

• ostéoporose,
• maladies du système cardio-vasculaire,
• troubles de la fonction rénale,
• troubles de la concentration,
• infections récurrentes,
• rétention d’eau,
• infertilité,
• troubles de la croissance et du développement chez les enfants et les adolescents,
• maladies psychiques telles que la dépression ou l’anxiété,
• repli sur soi, abandon des relations sociales et perte d’intérêt.

Comme pour toute autre maladie, plus l’anorexie est identifiée tôt, mieux c’est. Que vous soyez un proche ou que vous en souffriez vous-même, faites preuve de vigilance et prenez au sérieux les signes éventuels.